8 juin 2016 : Une journée mondiale pour les océans !

Le bilan est navrant : 30% des ressources maritimes sont surexploitées au niveau mondial, et en Atlantique Nord Est, ce sont 40% des ressources qui sont utilisées au-delà de leur capacité de renouvellement. Nous allons connaître une tragédie irrémédiable : la fin des ressources pour cause de sur consommation (attention les « invendus » sont rejetés…) et de pollution majeure. Pourtant, on pense de plus en plus écologie, les jeunes générations intègrent cette attention particulière à l’environnement, on est enfin attentifs aux drames de maltraitance animale, on milite pour une meilleure santé publique, on se mobilise contre les glyphosates mais pense-t-on aux océans ? Pense-t-on chez le poissonnier à s’enquérir des espèces protégées, de l’âge des poissons, à leur mode de pèche ? Non, pas encore. Cette journée du 8 juin dédiée aux océans doit nous mener à nous interroger sur le devenir de la faune maritime.

 

Interrogé sur une chaîne de radio sur le sujet, j’ai tenté d’expliquer combien les espèces étaient menacées pour la plupart d’entre elles et surtout comment respecter et favoriser l’écosystème marin en choisissant de consommer certains poissons comme le chinchard, le lieu jaune, ou le rouget perlon que défend Hugo, un poisson méconnu, pas bien joli mais… délicieux ! Le rouget perlon appartient à la famille des rougets grondins. Le terme « grondin » étant une dénomination commerciale, son nom latin « trigla lucerna » permet de ne pas le confondre avec ses congénères, notamment le grondin rouge que l’on trouve souvent sur les étals. C’est un poisson de fonds, par opposition au rouget barbet, poisson de roche, et dont on connaît mal l’état des stocks. Le perlon possède des nageoires pectorales en forme de petites pattes lui permettant d’arpenter les bancs de sable en « marchant » à la recherche de nourriture. A la table du Coquillage, sa chair délicate et subtile est taillée en fines lamelles marinées à la « fleur du soleil levant ». Ces espèces qui ne sont guère valorisées par les poissonniers comme les pouvoirs publics qui tardent à s’emparer du sujet sont parfaitement gérées et devraient s’imposer sur les tables familiales comme dans les restaurants qui doivent eux aussi adopter une démarche responsable.



J’ai donc milité avec Seaweb et Relais & Châteaux afin de proposer jusqu’au 13 juin sur les tables des chefs Relais & Châteaux un Menu marin durable composé de produits de la mer durables, sélectionnés grâce aux conseils de SeaWeb Europe. Le menu durable qui sera servi au Coquillage, le restaurant des Maisons de Bricourt, comportera des plats magnifiant le monde marin et végétal mâtinés d’épices et d’aromates, de feuilles du pays et d’algues cultivées dans la baie.

Fondée en 2006, SeaWeb Europe est une organisation environnementale qui œuvre pour la préservation des océans et de leurs ressources en tenant compte, sur le long terme, de la santé des espèces. Ensemble, nous avons organisé un Concours Olivier Roellinger désormais européen qui récompense de jeunes cuisiniers soucieux de cette exigence aujourd’hui à l’UNESCO.